Rencontre avec l’équipe Créative : Sean Harland, directeur des effets spéciaux
By Epson France Blog Team
Sean Harland, directeur des effets spéciaux, Machine Shop
Spécialiste auto-proclamé de la matière visqueuse, Sean travaille avec Machine Shop depuis qu’il a quitté les bancs de l’université. L’équipe Effets spéciaux est réputée pour fournir des séquences originales et passionnantes et, notamment, des effets liquides dans les films d’action.
Quel a été votre rôle dans le cadre du tournage de ce film ?
Je travaillais sur la planification, les essais et l’exécution des effets spéciaux pour le film. La même journée, nous déversions du liquide sur Lewis Hamilton à l’aide de différentes méthodes, notamment un grand bidon de pétrole rempli d’environ 100 litres de liquide bleu pour la prise principale, puis ce fut le tour de plus petits équipements que j’ai créé pour le cyan, le magenta et le jaune. Cela n’était pas inédit, généralement nous appelons ça de la matière visqueuse. Sur ce tournage, elle représente de l’encre. C’est le genre de chose que nous faisons beaucoup. Nous y avons plongé pratiquement toute l’équipe de football de Chelsea et il y avait aussi ce projet pour Nickelodeon, où certaines grosses pointures étaient invitées.
L’imprimante devait également sortir le papier très rapidement pour créer un tourbillon de papier autour de Lewis. J’ai reçu l’imprimante pour concevoir une plate-forme. Tout d’abord, j’ai tout dévissé avec soin, puis je me suis rendu compte qu’il n’y avait plus de place aussi j’ai fini par couper tous les accessoires à la scie.
Je décrirais généralement mon rôle comme celui d’une personne qui résout les problèmes. Chaque semaine, c’est toujours différent. Vous apprenez donc énormément, mais cela reste étrange, car vous risquez de ne plus jamais faire ce que vous venez d’apprendre. C’est pratique, mais je crée également des choses sur les ordinateurs avec la CAO et SolidWorks.
Qu’avez-vous préféré par dessus tout lors de votre participation à ce film ?
Faire couler la matière visqueuse : avec les célébrités, vous ne savez jamais à quoi vous en tenir. Lewis fut un partenaire formidable, participant de bon cœur. Il a même dessiné des anges avec la matière visqueuse sur le sol après le tournage. Enfant, il ne se rêvait peut-être pas en champion de Formula One™, mais plutôt recouvert d’un amas visqueux !
Quels sont les avantages et les inconvénients de votre travail ?
L’avantage ? C’est lorsque vous savez que vous avez fait du bon travail et que tout le monde est content. Ca peut être angoissant. La trousse des autres est standard : la caméra, les objectifs, le chariot, les pieds, les lumières. Ce matériel fonctionne durablement et si ce n’est pas le cas, vous en recevez un autre. En ce qui nous concerne, nous devons prévoir une trousse sans dépasser le budget, en peu de temps, aussi il y a de la pression. Cela va-t-il fonctionner ? Il n’y a rien de pire que de sentir que vous avez construit une structure imprévisible. Elle ne sera jamais parfaite : la plupart des éléments sont créés pour ne durer qu’une seule journée.
Quelle est la cascade la plus dangereuse dans laquelle vous avez été impliqué ?
J’ai fait un tournage sympa pour Harry Hill pour Professor Branestawm. C’était à l’occasion des Fêtes de fin d’année : un cascadeur à vélo devait foncer dans une vitre en verre tenue par deux types, l’un d’entre eux tenant un produit pyrotechnique sur la partie inférieure.
Je devais le déclencher. Pas trop tôt, afin que cela ne soit pas évident qu’il n’avait pas frappé la vitre, ni trop tard afin qu’il la frappe véritablement. Cela a fonctionné. Ce fut sublime. Mais ce genre d’objet ne menace pas la vie des personnes dans les films ; les gens font davantage de choses dangereuses.
À qui convient ce type de travail ?
Il y a différents éléments : les personnes qui exécutent simplement la partie pyrotechnique et qui adorent faire exploser des choses. Je me considère moi-même comme une personne qui résout les problèmes. Je crée des objets. J’adore la partie « Peux-tu faire ça ? » Puis vous devez y travailler pour le créer rapidement. C’est comme un défi de type Les Guerriers de la récup’. Parfois, c’est angoissant, mais la plupart du temps, c’est satisfaisant de faire fonctionner les choses et de voir que les gens sur le plateau semblent dire « Oh, wahou ! C’est brillant ».
Comment êtes-vous arrivé dans l’industrie ?
J’ai suivi un cours préparatoire sur l’art et le design. Je souhaitais être animateur en premier lieu. Seulement, mon professeur m’a donné un conseil quelque peu brutal, mais juste. Il m’a déclaré : « Tu te débrouilles bien au dessin, cela dit tu n’es pas le meilleur. Par contre, tu es génial pour créer des objets ». Il m’a parlé d’un cours à l’université Hertfordshire, sur les effets spéciaux et la conception de modèles. La deuxième année, j’ai fait un stage au sein de Machine Shop, que je n’ai jamais quitté par la suite. Une fois mon diplôme en poche, je suis revenu et j’ai décroché un poste dans la foulée. Tout s’est bien passé.
Quel est le projet le plus intéressant auquel vous avez contribué ?
C’était pour Schwartz Spices. Il s’agissait d’un super ralenti avec des grands sacs d’épices explosant en rythme sur la musique. En raison du ralenti, en temps réel, toutes les explosions devaient se produire en une demi-seconde. Un brillant spécialiste de l’électronique a conçu un système de mise à feu capable de déclencher des systèmes pyrotechniques en une milliseconde les uns après les autres. Je devais travailler les autres parties afin que lorsque le système pyrotechnique explosait, cela déclenchait la matière au sommet des sacs pour la propulser en l’air. J’ai du trouver la taille du seau, afin qu’il n’explose pas, mais qu’il ait suffisamment de puissance pour projeter les épices en l’air. J’ai du peser tous les ingrédients, afin que tout finisse à la bonne hauteur. Nous sommes venus sur le plateau et tout s’est bien passé. Ce fut un tournage de contrôle des mouvements. Nous devions aussi synchroniser les explosions avec une caméra au bras d’un robot, et nous avons réussi chaque prise, du premier coup.
Quels conseils donneriez-vous aux personnes qui démarrent dans les industries artistiques ?
Faites un premier pas dans cet univers et travaillez pour obtenir un bon portefeuille. Je suis passé par l’université, mais pour être franc, si je m’étais retrouvé à 16 ans avec la bonne attitude, j’aurais également pu le faire. Les gens ne paieront pas une fortune pour quelqu’un de peu instruit. Aussi pour commencer, offrez-vous ce qui est abordable et donnez un coup de main. Même avec mon diplôme en poche, j’ai tout de même commencé par donner un coup de main et par préparer du thé. Puis, au final vous commencez par gagner des affaires, on vous fait confiance en vous confiant de petites missions et petit à petit, vous êtes apprécié. Gardez une attitude positive et restez enthousiaste. Cela prend du temps, aussi faites le travail nécessaire et tout devrait bien se passer.
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