À quoi ressemblera le monde du travail en 2030 ?

Le monde du travail et de l'industrie a changé de façon incommensurable au cours des dernières années. Le travail à distance et l'automatisation sont devenus la norme dans de nombreux secteurs. Pourtant, les tendances apparemment engendrées par la pandémie existaient déjà. Ce qui s'est passé en 2020 n'a fait qu'accélérer fortement certaines évolutions qui remodelaient déjà le marché et l'environnement des entreprises avant la Covid-19.

Dans cette optique, si nous ne pouvons pas prédire l'avenir, nous pouvons nous faire une idée de la manière dont nous pourrons travailler, produire et manager dans les années à venir. Quelles sont donc les tendances que nous voyons émerger - et que nous adoptons pour contribuer à façonner l'avenir du travail ? Il y en a quatre à suivre :

1. Automatisation - De l'automatisation physique, avec des robots SCARA qui fabriquent et assemblent, à l'automatisation virtuelle, avec des robots logiciels qui gèrent les tâches de bureau répétitives, tout ce qui peut être automatisé le sera. D'un point de vue industriel, cela se traduira par des techniques telles que la production distribuée. Dans les bureaux, des pans entiers du personnel administratif seront redéployés. L'automatisation des processus robotiques et l'IA géreront les factures, la formation et l'intégration du personnel ;
2. Collaboration - Libérées de la corvée des processus et tâches manuels, les idées seront les principales richesses de demain. Elles doivent être canalisées vers l'innovation dans la vie réelle, et le seul moyen d'y parvenir est la collaboration et le partage. Ce qui a explosé lors de la pandémie va continuer à se développer avec de nouvelles manières de se connecter et de partager au-delà des limites des murs de bureaux ;
3. Durabilité - Lorsque l'ingéniosité humaine est libérée pour innover par le biais de la collaboration, les possibilités sont illimitées. Pourtant, les ressources mondiales sont comptées, et le cerveau et le corps humains ont des limites. C'est pourquoi la durabilité doit être au cœur du travail et de l'industrie. Elle exige également que les entreprises ne se contentent pas de développer leurs propres activités, mais qu'elles en accompagnent d'autres, en investissant dans les communautés, les jeunes pousses et les partenaires qui conduiront à un plus grand succès ;
4. Apprentissage tout au long de la vie - Il ne fait aucun doute que l'innovation et les bouleversements modifient rapidement la portée, le rythme et l'échelle du travail. Le lieu de travail étant appelé à changer radicalement avec l'automatisation et la numérisation, ainsi qu'avec la croissance d'industries entièrement nouvelles, le développement des compétences et un engagement profond en faveur de l'apprentissage tout au long de la vie seront essentiels pour répondre aux besoins de la main-d'œuvre de demain.

Les entreprises doivent élaborer des stratégies concrètes dès maintenant afin d'être prêtes pour le lieu de travail de 2030. Les dirigeants doivent s'attacher à mettre en place des cultures axées sur la technologie et l'humain, pilotées par des dirigeants visionnaires et déterminés, capables de mener des activités commerciales durables. Cet objectif peut être atteint lorsque les entreprises prennent en compte les éléments suivants :

• Comment intégrer les changements démographiques dans la main-d'œuvre - les entreprises seront tenues responsables d'être motivées par un objectif plutôt que d'être uniquement motivées par le profit, car de plus en plus de personnes de la génération Z entrent sur le marché du travail.
• Comment intégrer les facteurs environnementaux, sociaux et de bonne gouvernance (ESG) dans les biens et les services - il existe une demande croissante pour que les entreprises soient transparentes quant à leurs politiques éthiques et environnementales.
• La nécessité d'améliorer les compétences des collaborateurs et de les renouveler - il y a déjà une pénurie de talents à un moment où les stratégies numériques créent des tâches entièrement nouvelles et essentielles aux missions critiques. Les entreprises devraient se tourner vers l'interne et développer les talents qu'elles possèdent déjà, en défendant l'apprentissage tout au long de la vie et en développant des programmes éducatifs pour aider à positionner systématiquement les collaborateurs internes les plus adéquats dans des fonctions nouvelles.

Nous vivons une époque incertaine. Les employeurs s'efforcent de définir le lieu de travail de l'avenir et les collaborateurs redoutent que la profession ne les prenne pas en compte.

Dans cette optique, les entreprises devraient toujours veiller à repousser les frontières de leur secteur. Il existe déjà des exemples d'entreprises qui ont fait des pas de géant dans cette direction.

C'est le cas d'Amazon, qui s'est engagée à consacrer 700 millions de dollars à l'amélioration des compétences et à la formation dans plusieurs départements. Un autre exemple est celui d'Epson, qui investit chaque jour environ 1,14 million d'euros en R&D et s'est engagée à consacrer 73 milliards d'euros à la promotion de l'innovation durable.

La pression en faveur du changement se fait sentir depuis des années. Bien avant la pandémie de COVID-19, les entreprises étaient trop lentes, trop cloisonnées et trop dépendantes de structures compliquées. Ce que beaucoup craignaient, et que la pandémie a confirmé, c'est que ces entreprises ont été conçues pour un monde qui est en train de disparaître, et non pour un avenir qui sera fait d'une connectivité accrue, d'une automatisation sans précédent, d'une démographie changeante et d'une attention croissante portée aux personnes, aux objectifs et aux valeurs.